Portrait de Régine Le Coz, œnologue visionnaire au parcours éclectique

Crédits photo : Guillaume Barclay

Quand on demande à Régine Le Coz ce qui l’a poussée à rejoindre le monde viti-vinicole, elle répond simplement « le hasard » ; mais c’est avant tout la curiosité et la soif de découverte qui ont conduit cette visionnaire issue d’une formation en marketing à rejoindre la filière. « Après des expériences variées dans le marketing, j’ai rejoint le monde du vin en temps que comptable ; j’ai vite pris conscience de l’ouverture que m’offrait ce secteur (marketing, économie, droit international…), j’ai voulu me donner le temps de tester un maximum de métiers liés au vin (négoce, production, la recherche appliquée caviste, travail en vinification, formation…) pour ensuite me former comme œnologue » A 40 ans, Régine repart sur les bancs de la Faculté de Pharmacie de Montpellier pour acquérir le diplôme d’œnologue diplômée d’Etat, elle qui pensait que ce métier était « réservé aux hommes et aux curés ».

C’est peut-être aussi le goût du défi qui a poussé Régine à aller « toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus loin » dans les projets qu’elle initie pour la filière, tel que le Mondial du Rosé en 2004, premier concours international sur le vin rosé. « Je souhaitais, à travers cet événement, donner au « rosé » ses lettres de noblesse. Le vin rosé n’était pas reconnu à part entière comme le vin rouge ou le vin blanc, à tort ! Il s’agissait là de mettre le vin rosé sur le devant de la scène et de poser un cadre à travers des conférences économiques et marketing, de renforcer l’expertise qui lui était liée, de lui dédier un véritable salon. »  C’est un pari réussi ; 10 ans plus tard, c’est le Guide international du vin rosé qu’elle lancera à Monaco avec un Slogan « Le Rosé Pour l’été, le vin rosé pour toute l’année ».

Instigatrice de plusieurs concours internationaux, c’est aussi à travers l’événementiel que Régine laisse libre cours à sa créativité, en brassant des thématiques fortes telles que le terroir, la gastronomie, le vin rosé, les millennials et aussi les femmes… Toujours dans une optique de valorisation des métiers du vin (wine maker, production et affiliés, sommeliers, cavistes, restaurateurs, importateurs, formateurs, journalistes, blogueurs…) et de mise en réseau des acteurs à travers le packaging, les recettes de cuisine, l’œnotourisme.

Quelques conseils pratiques d’une œnologue diplômée d’Etat :

Comment déguste-t-on un vin rosé ?

1/ En bonne compagnie

2/ Humer le vin

Beaucoup de personnes oublient cette étape, elle est pourtant essentielle pour pouvoir apprécier au mieux la finesse et les nuances des arômes qui composent le vin rosé

3/ Goûter de l’eau sucrée, acide et amère

Il s’agit de mettre nos sens en éveil, de nous remémorer ces différentes sensations afin de les ressentir au mieux lors de la dégustation à suivre. Cette étape est d’autant plus importante que le premier verre de vin est généralement bu quelques heures après notre précédent repas, ce qui nous amène à attribuer au vin une sensation d’acidité, parfois à tort.

En concours, il est habituel de goûter deux vins de bouche pour mettre son palais en condition 

4/ S’ouvrir à la découverte -Réanimer nos sens

D’une certaine façon, la dégustation consiste à se remettre dans la peau d’un enfant : une attention particulière doit être prêtée aux arômes et aux saveurs. Les gens sont souvent déçus de ne pas reconnaître au premier abord les différents arômes qui composent un vin, mais on ne reconnaît que les arômes et les saveurs que nous avons goûtées et mémorisées. Il faut être curieux, sentir et goûter un maximum d’arômes, mettre nos sens en éveil. Nous sommes capables de mémoriser au minimum 300 arômes et nous n’en retenons qu’une douzaine en moyenne. Il faut rester curieux et se faire confiance. 

5/ Déguster avec modération et plaisir

Quels conseils accords mets et vins nous donneriez-vous pour déguster un vin rosé ?

·        Le combo vin rosé-chèvre

Nous associons habituellement le fromage au vin rouge, mais l’accord rosé-fromage de chèvre en vaut la chandelle et ils sont nombreux en Provence !

·        Accords iodés

Associer le vin rosé aux fruits de mer, aux huitres en particulier, et aux poissons de roche, c’est l’assurance d’une sublimation des arômes.

Le vin rosé est un vin très fruité et peut se déguster toute l’année, en toutes circonstances, il peut aussi, dans certains cas, avoir une aptitude au vieillissement.

Le Rosé et Le Vin Rosé, des produits à géo-gastronomie variable. Aussi bien avec une pizza qu’un poulet-frites… ou une Bouillabaisse Princière proposée par le Chef Gilles BRUNNER (Ancien Chef des Cuisines au Palais Princier à Monaco et Président du Grand Cordon d’Or de la Cuisine française à Monaco),  mais surtout avec des Brignolettes, petits pains médiévaux remis au goût du jour par notre œnologue à Brignoles.

Précédent
Précédent

Poussez la porte de l’alpage avec le photographe Pierre Witt

Suivant
Suivant

À la découverte de l’apié de Gayassu à Correns